Comment gérer un chien réactif ? Vous avez un chien qui aboie, grogne, saute et se transforme en Hulk dès qu’il voit un autre chien, un humain, ou un vélo ? Vous ne savez pas comment le calmer et le rassurer ? Votre chien est peut-être réactif, c’est-à-dire qu’il a une réaction excessive ou inappropriée face à un stimulus. Pas de panique, il existe des solutions pour l’aider à mieux gérer ses émotions et à vivre plus sereinement.
Dans cet article, nous vous expliquons les causes de la réactivité chez le chien, et comment ça marche en méthode positive. Mais gardez en tête que ce sont des conseils généraux, le plus simple est de vous faire accompagner.
Qu'est-ce qu'un chien réactif ?
Le comportement de réactivité chez le chien se caractérise par une réponse à des stimuli normaux avec un niveau d’intensité supérieur à la normale. La réactivité peut se manifester de différentes façons, selon la nature du stimulus et l’état émotionnel du chien. Par exemple, un chien peut réagir dans la colère, la peur, la joie, ou l’excitation.
Un chien qui réagit dans la colère et/ou l’excitation se mettra à japper ou grogner, sauter, tirer sur la laisse, poursuivre, et parfois mordre. Son corps est alors droit, les oreilles dressées vers l’avant, la queue droite. Il cherche à affronter ou à chasser le stimulus.
Un chien qui réagit dans la joie aura ces mêmes comportements, mais en adoptant des postures de jeux. Il cherche à attirer l’attention ou à jouer avec le stimulus.
Un chien qui réagit dans la peur aura tendance au début à se figer ou à tenter de se cacher ou de fuir. Sa posture est basse : le corps est en arrière, voire couché, la queue basse ou entre les pattes, les oreilles couchées. Il cherche à éviter ou à éloigner le stimulus.
Attention, tous les chiens peuvent adopter de tels comportements à l’occasion sans être nécessairement réactifs. Un chien réactif adopte ce comportement de manière fréquente, dans une ou plusieurs situations précises.
Quelles sont les causes de la réactivité chez le chien ?
La réactivité chez le chien peut avoir différentes origines, qui peuvent se combiner ou se renforcer entre elles. Voici les principales causes de la réactivité chez le chien :
– Une base génétique. Certains chiens sont plus prédisposés à la réactivité que d’autres, en raison de leur race, de leur lignée, ou de leur héritage familial. Par exemple, le Shetland, le Berger allemand, ou le Border collie sont des races qui peuvent être plus réactives que la moyenne. La socialisation primaire des chiots, c’est-à-dire celle qui est effectuée par leur mère, joue aussi un rôle par mimétisme. Si la mère aboie sur ses congénères ou fuit les humains, ses chiots feront probablement la même chose.
– Une mauvaise expérience. La réactivité peut apparaître à n’importe quel moment de la vie du chien, suite à un événement traumatisant qu’il a vécu. Par exemple, un chien qui a été attaqué par un autre chien ou un humain peut devenir réactif par la suite, par peur ou par défense. Un chien peut aussi devenir réactif suite à des situations répétées qui ont fait naître en lui une peur ou une frustration. Par exemple, un chien qui subit des douleurs physiques, ou qui n’est pas respecté dans ses signaux d’apaisement peut développer une réactivité.
– Un manque de socialisation. La socialisation du chien est très importante pour qu’il apprenne à accepter la diversité du monde qui l’entoure. Un chien qui n’a pas été suffisamment exposé à des situations variées pendant les premières semaines de sa vie, ou qui n’a pas entretenu sa socialisation par la suite, peut devenir réactif. Par exemple, un chien qui n’a pas rencontré d’autres chiens ou d’humains peut être trop excité quand il en voit.
Comment traiter la réactivité chez le chien ?
La méthode positive est une méthode d’éducation qui repose sur le renforcement des comportements souhaités. Et non sur la punition des comportements indésirables. Elle vise à créer une relation de confiance et de respect entre le chien et son humain. Et à favoriser le bien-être du chien. La méthode positive est particulièrement adaptée pour traiter la réactivité chez le chien. Car elle permet de changer l’émotion du chien face au stimulus, et non pas seulement son comportement. Voici les étapes à suivre pour gérer un chien réactif en méthode positive :
– Identifier le stimulus et le seuil de réactivité. La première chose à faire est de déterminer ce qui déclenche la réaction du chien. Et à quelle distance ou intensité il commence à réagir. Par exemple, un chien peut être réactif aux chiens noirs, aux hommes barbus, ou aux camions bruyants. Il faut observer le chien et noter les situations où il devient réactif. Notez également les signes qui indiquent qu’il est sur le point de réagir. Comme le regard fixe, les oreilles tendues, ou le poil hérissé. On doit ensuite mesurer la distance à laquelle le chien commence à réagir, et celle où il est encore calme. C’est à partir de là qu’il faut travailler avec le chien.
– Associer le stimulus à quelque chose de positif. Le but est de faire en sorte que le chien change son émotion face au stimulus. Il doit l’associer à quelque chose de plaisant, comme une friandise, un jouet, ou une caresse. Pour cela, il est impératif de commencer par travailler en dessous du seuil de réactivité. C’est-à-dire à une distance où le chien voit le stimulus mais ne réagit pas encore. Il est nécessaire de donner au chien une récompense à chaque fois qu’il voit le stimulus. Aussi, en utilisant un marqueur positif, comme « oui » ou « bravo ». Il convient de répéter cet exercice plusieurs fois, jusqu’à ce que le chien associe le stimulus à la récompense. Et qu’il le regarde avec intérêt ou indifférence. Pour la suite, on doit réduire progressivement la distance entre le chien et le stimulus. Tout en continuant de récompenser le chien à chaque fois qu’il le voit. Il faut toujours veiller à rester en dessous du seuil de réactivité, et à ne pas aller trop vite. Si le chien commence à réagir, pensez à augmenter la distance et reprendre l’exercice.
– Renforcer les comportements calmes et adaptés. En parallèle, vous devez aussi encourager le chien à adopter des comportements calmes et adaptés face au stimulus. Comme le regarder calmement, le renifler, ou l’ignorer. Pour cela, pensez à récompenser le chien à chaque fois qu’il a un de ces comportements.
– On évitera de le punir ou de le forcer à affronter ce qui le fait réagir. En début de rééducation, on ne mettra pas le chien en contact avec ce qui le fait réagir. Cette étape se fera tant qu’une première désensibilisation n’est pas faite.
Et l'humain ?
Un chien réactif n’est pas un chien méchant ou désobéissant. C’est un chien qui a du mal à gérer ses émotions face à certaines situations. Ces réactions sont le signe d’un mal être lors de ces moments.
Il ne faut pas se sentir coupable d’avoir un chien réactif. C’est souvent la “faute” à plusieurs facteurs. On peut citer des expériences négatives comme un passé difficile ou une génétique sensible.
Ce n’est pas parce qu’il a un comportement problématique qu’il ne vous aime pas. Ou que vous êtes un mauvais humain. Cela demande du courage et de l’amour d’aider un chien réactif.
De plus, se sentir coupable n’aide pas à résoudre le problème. Au contraire, cela peut vous rendre plus stressé, plus tendu, ou plus découragé. Or, votre chien ressent vos émotions et peut les amplifier. Si vous êtes anxieux, il sera plus anxieux. Si vous êtes calme, il sera plus calme. Il est donc important de rester positif, confiant, et motivé pour aider votre chien à progresser.
Ne vous sentez pas coupable, car il existe des solutions pour rééduquer un chien réactif. Vous pouvez faire appel à un éducateur canin professionnel, qui vous donnera des conseils adaptés à votre situation. Le mieux est de vous faire aider par un professionnel qui saura apaiser votre duo. Pour en savoir plus 1er RDV GRATUIT.
Gardez en tête que changer un comportement, si plus est accompagné d’une émotion, demande du temps. Un temps nécessaire pour une amélioration dans la durée. Soyez patient.
Pour en savoir plus, je vous conseille le livre : “Cliquer pour calmer: rééduquer le chien agressif ou réactif” de Emma Parson. Vous pouvez également lire “l’agression” de Lorenz KZ