L’anxiété de séparation chez le chien 

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Souvent sous-estimé et sous-diagnostiqué, ce trouble du comportement est de plus en plus présent dans les foyers. On estime qu’un chien sur 4 (moyenne basse)  souffre d’une forme d’anxiété de séparation à différents degrés.

Mais à quoi correspond « l’anxiété de séparation » ?  

Et comment reconnaître ce syndrome ? 

Définissons ce terme

Ce sont des difficultés associées à la solitude et à la séparation chez le chien. Elles sont souvent regroupées sous le terme « anxiété de séparation ». Bien que répandue, ce problème pose de nombreuses questions demeurent sur ses causes et ses origines.  

Plusieurs anxiétés de séparation

Cependant, on peut distinguer différents scénarios, les deux principaux étant les suivants : 

  • La détresse d’isolement : se rapporte aux chiens qui manifestent une forte détresse lorsqu’ils se retrouvent seuls. Leur bien-être dépend de la présence humaine, parfois animale, à leurs côtés. Ces chiens peuvent être aisément pris en charge, représentant le cas le plus fréquent. 
  • L’anxiété de séparation chez le chien : concerne les chiens qui ressentent une peur panique dès que leur figure d’attachement quittent leur champ de vision ou la maison, même en présence d’autres personnes. Leur prise en charge s’avère plus complexe, rendant leur garde délicate. 

Tous les problèmes associés à la séparation et à la solitude, quelle qu’en soit la cause, ont été regroupés sous le terme « anxiété de séparation ». Elle induit des réponses physiologiques (cortisol, adrénaline, dopamine) à des stimuli (signaux de départ) aversifs ou inquiétants. 

Cependant, ce syndrome peut être confondu avec d’autres problématiques comportementales telles que la frustration, l’excitation, la peur…  

Chaque chien ayant un profil unique, ses problèmes seront également spécifiques. 

Étant donné la diversité des problèmes liés à la solitude, il est impératif d’adopter une approche individualisée. Chaque problème nécessite une approche distincte, soulignant ainsi la nécessité d’une évaluation préliminaire exhaustive et d’un travail préparatoire global. C’est pourquoi certains professionnels peuvent ne pas avoir les qualifications nécessaires pour traiter efficacement ces problématiques. 

Pourquoi mon chien a-t-il ce problème ? 

Certaines études récentes mettent en lumière la complexité et suggérent que plusieurs facteurs peuvent contribuer simultanément à son apparition. Il est crucial de rappeler que le chien est une espèce sociale. Il a été sélectionné et domestiqué pour rechercher et apprécier la proximité humaine.  

Quelques facteurs :  

  • Génétique. Il a été mis en évidence des facteurs génétiques qui ont une influence importante sur la sensibilité du chien et qui amène à des problèmes liés à la solitude. 
  • Expériences précoces de vie . Les premières expériences de vie, telles qu’un mauvais sevrage ou être un chiot unique, peuvent également influencer le comportement. 
  • Stress maternel pendant la grossesse. Le niveau de stress de la mère pendant la gestation a un impacte sur ce problème. 
  • Comportements maternels envers la portée. Les comportements de la mère envers sa portée peuvent également jouer un rôle dans ce syndrome.
  • Les mauvaises expériences précédentes. Telles qu’un manque d’apprentissage de la solitude ou des événements traumatisants pendant une absence (orage, maltraitance, problème de santé, etc.), peuvent contribuer à du stress chronique.

Autres facteurs

  • Causes médicales. Telles que des douleurs, l’épilepsie, chez les chiens âgés, des pathologies (maladie de Cushing, hyperthyroïdie…). 
  • Environnement. Le niveau de sécurité, les conditions de confinement, les stimuli environnementaux, peuvent jouer un rôle dans le développement de problèmes. 
  • Changements de routine : un changement d’emploi du temps ou le retour au travail du propriétaire peuvent perturber le chien. 
  • Problématiques croisés : les chiens atteints de phobie ou sensibilité sonore ont plus de risques de développer de l’anxiété de séparation. Un chien réactif à certains stimuli (humain, vélo, chien…) et qui se retrouve dans un environnement propice à l’apparition visuel ou sonore de ses déclencheurs, devant chez lui, pourrait augmenter le niveau de stress qui serait ainsi associé à la solitude. 
    • Anxiété généralisée. Un stress chronique ou une anxiété généralisée liée à d’autres facteurs peuvent augmenter la sensibilité du chien à la solitude. 

    De plus, des événements tels qu’un déménagement, un abandon/un séjour en refuge, le décès d’un membre de la famille, l’arrivée d’un nouvel individu ou même changer un meuble de place peuvent déclencher ou aggraver les problèmes de séparation. 

    Ces facteurs soulignent la complexité des problèmes liés à la solitude chez les chiens. Il y a donc la nécessité d’une approche holistique pour les aborder. 

    Les idées reçues  

    Certains facteurs et idées semblent ne pas être à l’origine des problèmes liés : 

    • Permettre au chien de dormir sur le lit ou le canapé. Plein de chiens dorment avec leur humain sans que cela n’occasionne chez eux ce type de problématique. En revanche, il est possible que vous dormiez avec lui à la base, car il pleurait quand il était chiot. Il avait peut être un terrain favorable à l’anxiété de séparation à la base. 
    • Donner trop d’affection : puisqu’un des facteurs de l’anxiété est le manque de sécurité, un attachement qui a besoin d’être consolidé. Donner beaucoup d’attachement à son chien n’est pas un facteur déclencheur de cette problématique.
    • Manque de structures ou cadre. Bien qu’une structure claire puisse être bénéfique pour le chien, son absence ne conduit pas aux problèmes de solitude. 
    • Avoir une routine : si cela stress certains chiens pour d’autres cela les rassurera. En comportement, la prédictibilité fait baisser l’anxiété. Savoir ce qui va se produire éviterait au chien de se mettre en hyper vigilance toute la journée pour surveiller le moment où son humain va partir.
    • Prendre un autre chien . Dans le cas de l’anxiété de séparation ou d’isolement, prendre un 2ème chien n’aidera pas à solutionner le problème. Ce syndrome est intimement liée à la figure d’attachement (en général son humain). C’est en revanche prendre le risque :   
    1. d’avoir plus de bêtises (le nouveau chien imitant le premier). 
    2. des bagarres (le chien stressé pouvant s’en prendre à l’autre chien).
    3. ne pas avoir assez de temps pour répondre aux besoins du nouveau chien. 

    Dans certains cas la présence d’un deuxième chien aide à solutionner les problèmes liés aux absences. Mais c’est que le chien n’était pas dans une anxiété de séparation. Il était potentiellement dans un manque de dépenses physique, intellectuel et/ou social. 

    L’hyper-attachement 

    Le terme « hyper-attachement » est souvent utilisé pour décrire une gamme de comportements canins, tels que suivre l’humain partout, coller ou demander constamment de l’attention.  

    Cependant, cette étiquette est difficile à définir précisément. Car ces comportements peuvent être normaux pour certains chiens ayant des besoins sociaux plus prononcés. 

    Le terme « hyper attachement » peut sembler paradoxal, car nous voulons naturellement que nos chiens soient attachés à nous. Plutôt que de qualifier d’hyper attachement, on pourrait plutôt les considérer comme des manifestations d’une forte connexion envers leur gardien. Cela reflète une relation étroite entre le chien et son propriétaire, ce qui est souvent recherché dans une relation humain-chien. Bref, cela ne représente pas nécessairement un problème si tout le monde le vit bien.  

    S’ils posent problème, ces comportements peuvent être liés à un attachement insécurisé. Ou à d’autres causes telles que la douleur, le stress chronique, l’anxiété généralisée ou des expériences d’apprentissages antérieurs. 

    Les signes de l’anxiété de séparation  

    Dans le domaine des comportements canins, plusieurs manifestations peuvent indiquer un malaise ou une détresse chez le chien : 

    • Destructions. Cela peut inclure des dommages aux sols, aux murs, aux objets personnels. Ou même aux portes, en particulier aux points de sortie de la maison. 
    • Tentative de fugue. Certains chiens peuvent tenter de s’échapper, parfois au point de se blesser, ce qui peut être un signe de détresse. 
    • Malpropreté : Des accidents répétés à l’intérieur peuvent indiquer un trouble émotionnel. 
    • Comportements anxieux . Ces signes plus discrets peuvent inclure une salivation excessive, l’automutilation, des tremblements, le fait de faire les cent pas, être immobile, ne pas boire ou manger… Tous témoignant d’un état de détresse émotionnelle chez le chien. 
    • Des vocalises : qui vont en augmentant dans la durée.

    Mais parfois les signes peuvent être peu visibles, malgré le stress présent (chien prostré, qui ne vocalise pas, ni ne détruis. Peut en revanche présenter de l’hyperventilation, l’augmentation de la respiration, une tension musculaire, tilt…) 

    Qu’est-ce qui peut aussi expliquer ces comportements ? 

    Il est important de reconnaître que certains de ces comportements peuvent également se manifester, mais pour des raisons différentes : 

    • Ennui : les destructions et les vocalisations peuvent résulter simplement de l’ennui chez le chien ou de besoins mal comblés. 
    • Jeune âge. Les chiots en phase d’apprentissage, peuvent présenter des comportements tels que la malpropreté et la destruction. 
    • Problèmes de santé ou de vieillissement. Les problèmes de santé ou les effets du vieillissement peuvent entraîner des destructions et la malpropreté. 
    • Sensibilité aux bruits : Certains chiens réagissent aux bruits avec des aboiements ou des destructions. Que ce soit en raison d’une phobie des bruits ou d’un comportement de garde. Le chien peut réagir à tous stimuli externes.

    Il existe de nombreuses autres raisons possibles derrière ces comportements, soulignant la complexité de la compréhension du comportement canin. 

    Pour déterminer si le chien présente bien un syndrome d’anxiété de séparation, il faudra faire une analyse poussée des comportements. 

    Que faire ? 

    Avant toute chose, il est essentiel de consulter un spécialiste du comportement animal. C’est pour identifier précisément la problématique à laquelle vous êtes confronté. Ce professionnel sera en mesure d’évaluer si une séquence de comportement est existante, si elle augmente progressivement en intensité, ainsi que de déterminer le seuil de tolérance de votre chien.

    Si c’est le cas, un protocole adapté au niveau d’anxiété de votre chien sera à mettre en place. 

    La désensibilisation systématique représente un processus d’exposition graduelle au stimulus déclencheur. Tel que votre départ, ainsi qu’à la durée de l’absence par la suite.  

    L’efficacité du protocole de désensibilisation aux absences dépend de la qualité de sa mise en œuvre par un professionnel. Mais aussi, de sa régularité et du respect rigoureux du management. 

    Parallèlement, un travail préliminaire spécifique est entrepris pour chaque chien, prenant en compte ses problèmes individuels ainsi que son environnement. Ce travail préparatoire vise à préparer et à accompagner la désensibilisation de manière optimale.

    Solutions immédiates si votre chien a ce syndrome 

    • Combler les besoins d’activités (Nosework, jeux d’activité, sport…). Bien que le sport ne permet pas de solutionner ce trouble, il permet néanmoins d’agir sur le stress chronique. Il peut donc soutenir la réussite du protocole. 
    • La priorité va être de stopper les absences afin de diminuer le stress chronique. Pour cela, plusieurs possibilités : faire garder le chien par des proches, un voisin, un professionnel… 
    • Allez voir un vétérinaire pour faire un check-up de fond, qui permettra de vérifier d’éventuelles pathologies ou douleurs. 
    • Dans le cas de problématique croisée (réactivité, sensibilité au bruit…) : le protéger de tous les déclencheurs autant que possibles 
    • Établir une routine et de la prévisibilité afin de créer de l’apaisement.
    • Faire appel à un professionnel du comportement formé dans les troubles de l’anxiété.

    Conclusion 

    Un chien souffrant d’anxiété de séparation doit être impérativement pris en charge, afin que la problématique ne s’empire pas. Celle-ci peut-être complexe et la rééducation longue. Il convient d’être patient et compréhensif car cela peut avoir un impact sur la relation homme chien. Le mieux est donc de se faire accompagner par un professionnel. Je remercoe également Elina de CADEOU ZEN pour m’avoir aidé sur cette thématique dont c’est la spécialité.


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